Alors que les questions affluent de toutes parts, l’instabilité du monde se pose comme une nouvelle norme : les prévisions ne sont pas bonnes et on ne sait pas vraiment à quelle vitesse la prophétie va se réaliser.
Au milieu de tout cela subsistent des bouées de sauvetage symboliques, des repères qui –même s’ils subissent des mutations certaines – semblent indestructibles. Dans nos sociétés occidentales, Noël en fait partie. Héritage chrétien maintes fois détourné de son « essence » par le système capitaliste, cette date est synonyme de joie des retrouvailles pour certain.e.s, d’angoisse existentielle pour d’autres. Qu’on le fête à 20°C en consommant des huîtres en solde ou qu’on privilégie le bonheur simple de décorer ensemble le sapin (naturel il va de soi), Noël produit des déchets particuliers.
Papier cadeau, rubans, décorations obsolètes, et surtout, ces épines que le sapin laisse derrière lui. Autant de matières premières que nous avons glanées, récupérées, collectées pour ensuite expérimenter leur plasticité et leur langage. Nous avons joué avec nos corps et avec la rue pour faire émerger des parures, des gestes ou des objets hybrides qui racontent l’histoire d’un mythe situé entre l’usure et le kitsch : d’après Noël, que reste-il ?